Histoire
D’après « TALUYERS en Lyonnais » de Jean Jalon, en 1790, la population du village était de 525 habitants. Les deux professions les plus représentées à l’époque sont celles de laboureur et de vigneron.
Il y a des boulangers, des tailleurs de pierres, des forgeurs, des tailleurs d’habits, et deux grandes auberges au Bâtard : le « Logis de la Couronne et le « Logis de la Croix Blanche ». À noter encore des tisserands, serruriers, maçons, trois cordonniers, deux chirurgiens et barbiers, un tonnelier, un bénier (ou bénnier ou boisselier : fabricant de petits objets en bois tels que seaux, boisseaux de mesure, baquets, planches à laver, brouettes.), un coquetier (marchand d’œufs, de volailles en gros), un charpentier. un menuisier, un boucher, un voiturier par terre. Ajoutez à cela un ou deux notaires, un greffier, un capitaine châtelain, un procureur d’office, un lieutenant de juge, un sergent royal, et aux XVIIème et XVIIIème siècles, un maître d’école.
Au milieu du XIXème siècle Taluyers comprenait environ 260 hectares de vigne, une quarantaine de chevaux, autant de bœufs, 200 vaches laitières, autant de moutons, brebis et chèvres. Deux nouvelles professions s’installent au village à cette époque : les tuileries de Felin, qui s’implantèrent jusqu’au nombre de sept, et les métiers à domicile des « veloutiers », environ une centaine de 1830 à 1914. Ces deux industries rurales ont complètement disparu aujourd’hui.
L’épidémie de phylloxéra ravagea les vignobles de nos contrées vers 1860, mais à Taluyers, la famille Serve, qui avait un gros stock de vins dans ses caves du Molard, réalisa une fortune à la revente, et en fit profiter par ses dons à la fois les Hospices de Lyon, la commune et la paroisse.
Jusqu’en 1913 la foire du village se déroulait le 11 novembre, d’ailleurs sur d’anciens calendriers des P.T.T. figurait encore en regard de Taluyers : « Foire le 11 novembre ».
Monsieur Antoine Chatel se souvenait très bien de ces foires d’avant-guerre qui rassemblaient des cordonniers venus de Saint Laurent d’Agny, des chapeliers de Chazelles-sur-Lyon, des marchands de bibelots, de toiles, de vêtements. La gaufre coûtait alors un sou.
Bien entendu il n’y eut pas de foire de 1914 à 1918 et le 11 novembre 1919 au lieu des marchands, les 120 anciens combattants se réunirent au café Pocachard sur la place de l’Hôpital. Ainsi la date du 11 novembre prit à Taluyers comme dans toute la France une toute autre signification.
M. Chatel nous énumérait les commerces et négoces d’avant 1914 :
Le café Pocachard, en face se tenait le café Renard (café Dalmas, maison de Mme Flébus).
Au Bâtard le café Bajard servait de halte sur la route Lyon-Saint-Etienne, où chaque année se déroulait une course de chevaux.
Le café Chollet qui prit la place d’une forge (plus tard café Maret, Laurent, Courbis) faisait face au café Chatel fondé en 1861.
Autres débits de boissons à l’époque, le café Clair au Chater, café Jean Villard sur la place de l’Église et le café Bruyas (Maison Robelin).
On pouvait compter sept cafés vers 1930 dont deux Place de l’Hôpital.
La Maison Verpilleux était importante car outre les vins on y trouvait charbon, fourrages et une foule d’objets.
La Maison Guyot fut crée en 1929 parM. Grégoire Guyot.
Les épiceries Madignier (sous l’ancienne poste), Chol (face à l’Amicale Boule) complétaient les commerces avec une boulangerie Madignier, la boucherie Denomfoux (Maison Moulin).
Un tailleur d’habit M. Girerd (Maison Girerd) un cordonnier M. Colliard au Chater, un maréchal-ferrant M. Chollet, un forgeron M. Girard (face au café Pocachard.) et un transporteur M. Clair faisaient aussi partie de la vie économique de Taluyers.
Après la guerre vers les années 1950 on comptait encore cinq épiceries (Davallon, Moulin, Chol, l’Economique depuis 1933 et les Docks Lyonnais), une boucherie-Charcuterie (un second boucher certains jours), une boulangerie (Clavannier) et trois puis deux hôtels-cafés-restaurants.
En 1976, un marché forain se tenait tous les jeudis. L’idée vint aux marchands, en étroite collaboration avec le maire de Taluyers, M. Stéphane Verpillieux, de relancer une foire puisque Taluyers produit un vin « Gamay » fort réputé parmi les vins des coteaux du Lyonnais. Ce fût la « Foire du vin nouveau ».
En l’an 2000, il ne reste plus qu’un café à Taluyers, une épicerie, un boulanger et une auberge sur le D.42. Les services et la vie artisanale restent importants dans le village.